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Huaytara, Ayacucho, Huancavelica, Trois coups de cœur…

Publié le par leschoon

1-2013-04-06 011Mercredi 27 mars, nous quittons l’océan pour les Andes. Objectif : passer la Semana Santa à Ayacucho. C’est la plus belle fête de Pâques du pays, et tout le Pérou s’y presse.

Première étape, Huaytara. Au départ, juste une petite nuit de repos sur la route d’Ayacucho. Mais nous ne savions pas que l’expérience andine commence dès ici... Nous nous installons le plus discrètement possible sur la ‘Plaza de Armas’, comme à notre habitude, et avec la bénédiction du commissariat d’en face. Mais 1-2013-03-28 043nous ne sommes plus au Chili, les villageois n’ont jamais vu de fourgon aménagé ! Résultat, nous faisons « la une » dès notre arrivée, et répondons à 1000 questions. Les enfants surtout, se ravissent à visiter notre maison. Charlotte et Léonard en profitent pour faire connaissance et disparaissent rapidement dans une nuée de gamins. Quelques heures plus tard, nous voila en pleine procession du mercredi saint, accompagnant les villageois. La camionnette se retrouve au milieu du cortège. Pas du goût de tous ! Merci la Police pour avoir omis ce petit détail. Jeudi, pas question de partir, les enfants du village nous emmènent visiter les environs. Au passage, nous admirons leurs connaissances en botanique. Ils tiennent des anciens tous les noms des plantes, et leurs vertus médicinales. Ils sont également capables de nous expliquer les vestiges inca du secteur, avec dates et détails. Très impressionnant !

Départ finalement le vendredi après des adieux déchirants...  Ascension fantastique, premier col à 4800m d’altitude, et dès l’approche d’Ayacucho, on ressent que l’ambiance est torride ! C’est vendredi Saint, Jésus s’apprête à mourir sur la croix, la ferveur est à son comble ! Mais fêtards de tout bord, sont aussi nombreux que pèlerins, ce qui donne une assemblée hétéroclite et étonnante, incroyable mélange de chapeaux traditionnels et de jeunes déchainés. Sans compter les mille festivités qui se préparent pour le weekend.

1-2013-04-01 010En trois jours se succèdent 24 heures sur 24, processions, feux d’artifices, lâchés de taureaux, danses, musique, marchés, feria gastronomique. Enfin, le dimanche de Pâques, à 5 heures du mat, cette immense assemblée, exténuée vient porter Jésus ressuscité, sur un char gigantesque, qui s’extrait comme par miracle de la Cathédrale. 1-2013-03-31 052Tous se pressent pour être des 350 porteurs, de cette construction de bois massif, décorée de plus de 10 000 fleurs et bougies. Un spectacle unique ! Nous nous sommes levés à 3h30 pour être de la partie, et n’avons pas étés déçus !

Huancavelica, 4 avril 2013, discrétion impossible à nouveau. C’est une ville beaucoup plus modeste, par sa taille mais aussi par sa population. Ici, pas de tourisme ou de grandes manifestations, mais un mode de vie simple et souvent rude.

Nous nous installons sur une jolie petite place près d’une école. Le lendemain, nous partons manger au marché. Là, tout le monde se retourne. Nous ne sommes pas encore habitués, on n’avait pas vu çà depuis l’Afrique ! La plupart des gens n’hésitent pas à venir discuter et poser des questions. Nous pouvons ainsi facilement poser des questions en retour, et les conversations s’engagent… L’accueil est fabuleux et la curiosité réciproque. Un convive nous offre le repas, pas moyen de refuser!

En cherchant un hypothétique musée, nous rencontrons la fiesta de la Cruz. Sans le savoir, nous voila partis pour 2 jours de fête, et immergés au cœur de la tradition. Démarrage le Vendredi après-midi. Sous une pluie diluvienne, les fifres et les tambours accompagnent danseuses et processions dans chaque quartier de la ville. Chaque famille forme une fanfare, et joue son air distinctif, menée par son tambour-major (El Malordomo). Chaque quartier résonne de toutes ces rengaines. Mais surtout, chaque quartier fait face à un pic de montagne, ou il a planté sa croix. La fête de la Cruz est un rituel selon lequel chacun monte dans Sa montagne pour en descendre la croix, peu de temps après Pâques.

1-2013-04-06 105Nous voila donc embarqués le vendredi à danser et boire sur la place du quartier Assencion. Puis, petite chapelle chez le majordomo, avec généreuse portion d’Alpaga Picanté. Et retour sur la place pour continuer la fête. Nous les quittons tout de même, mais personne ici n’a l’intention d’aller se coucher.

Le lendemain matin, chacun à son rythme commence à gravir le Cerro Potochi. Nous partons vers 10 heures et mettons 2 heures à monter. En chemin, les rencontres sont variées: pas mal de jeunes affalés dans les fourrés à cuver la bière de la nuit. Ceux là mettent un certain temps à arriver à la Croix… Beaucoup de familles emportant leur pique nique; des hommes déterminés, équipés de cordes; beaucoup de jeunes garçons en bandes; mais aussi beaucoup de porteurs de bidons, cruches et autres caisses de bière pour assurer le moral des troupes. Ils s’installent en chemin et proposent aux grimpeurs toutes sortes de boissons plus ou moins fortes, dont la Chicha Morada, un jus de fruit fermenté (mais pas alcoolisé) dont Léonard boit des litres entiers.

Arrivé en haut, chacun s’installe calmement sur la crête, face à la croix. Au loin, les autres pics rocheux se peuplent et se préparent à descendre leur croix. Vers 15h, arrivent les musiciens. Et tout à coup, l’assemblée se lève. Les hommes s’affèrent autour de la croix, les autres reculent de plusieurs dizaines de mètres. 1-2013-04-06 171Nous les suivons sagement. Puis la croix tombe, dans une grande clameur mêlée de musique et de chants. Commence la vertigineuse descente de la croix. Les hommes la portent, face à la pente, tandis que les jeunes les retiennent vers l’amont par d’interminables cordées. Véritable rite initiatique, les jeunes garçons se donnent corps et âme à cette tâche. Ils jouent aux durs, réclamant à voix forte leur ration de Chica ou de bière. La descente prend toute l’après-midi, ponctuée de danses et spectacles par des griots en tenue de cérémonie. Expérience inoubliable pour nous, cette ambiance de fête, mi-religieuse, tout à fait païenne, et surtout très sportive !

A Huancavelica, nous faisons une autre ascension le lendemain : montée à la Mine Santa Barbara. C’est Fiorella, rencontrée à la fête, qui nous y emmène, avec son fiancé. Encore des paysages magnifiques. La mine en elle-même est désaffectée, mais les espagnols y ont exploité le mercure pendant des siècles, et elle a donné naissance à la ville.1-2013-04-07 072

Bref, une expérience andine très dense en couleurs et en sensations. Sans compter qu’en chemin, nous sommes aussi partis à la conquête d’un village Huari, et avons ainsi découvert le premier empire andin. Les enfants ont appris à apprécier la richesse de leurs édifices, leurs poteries, leurs textiles, et découvrent une civilisation incroyablement raffinée bien que très ancienne. Charlotte a entrepris des fouilles et recueilli des fragments de poterie finement décorées.

1-2013-04-04 042Nous avons aussi bivouaqué plus haut que la cime du Mont Blanc, au village de Santa Ines, à 4980 M d’altitude. Nous avons traversé la fabuleuse vallée Choclococha, ou on a dû preter main forte à un camion qui avait perdu son chargement de livres scolaires. La manutention à 4000m d'altitude, c'est chaud!

Le mercredi 10 avril, nous redescendons comme d’un rêve, mais pour mieux retrouver les Andes plus au nord. Cap sur la Cordillera Blanca, la plus belle montagne du monde…

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<br /> bah voilà, vous les avez eu les fifres et les tambours!! Encore génial, vous en prenez encore plein les yeux!<br /> <br /> <br /> bisous tous plein!<br /> <br /> <br />  <br />
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