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Arrêt sur image : 3 expériences inoubliables

Publié le par leschoon

1-2013-04-01 028Ayacucho le Jeudi 28 mars. JB part avec le fourgon faire l’entretien. Les autres partent visiter le musée du textile. Là, pas un chat, le responsable des lieux, un artisan passionné et fervent défenseur des techniques ancestrales, se consacre à notre découverte du tissage traditionnel.

1-2013-04-01 025Tout y est détaillé, des plantes, insectes et minerais utilisés pour les pigments, aux différentes techniques et outils de filage, teinture, puis tissage. Charlotte se passionne pour les Cochenilles, qui sont un petit parasite du cactus Tuna, et donnent une couleur rouge vermillon, qu’on peut décliner à l’infini. Ils ont le droit de tout essayer, toucher, tripoter. Sauf le métier à tisser ou l’auteur garde jalousement sont travail en cours… S’en suit une exposition de textiles montrant les différentes techniques et motifs des civilisations andines. Passionnant et magnifique !

1-2013-04-10 011Huancavelica, le mercredi 10 avril. Pas de pose, ici, le mercredi. Et nos enfants sont invités à visiter l’école du quartier. 9 heures du mat, nous franchissons la grille. Immédiatement, c’est l’émeute ! Les professeurs ont des difficultés à mettre de l’ordre dans les rangs. Nous sommes finalement invités dans un cours de math de 5eme, puis dans une classe sans professeur, ou on nous laisse dialoguer avec les élèves… Nous retenons plusieurs choses.1-2013-04-05 022 D’abord, les élèves sont en uniforme. Pas de « ropa de calle » (habits de rue) dans les classes. C’est très joli à voir, mais personne ne sait nous expliquer la raison de cet uniforme. Une institutrice nous dit finalement que c’est pour distinguer les différents collèges. En tout ca, c’est un sacré challenge financier pour les familles, qui doivent également payer le matériel, hormis les livres. D’ailleurs les élèves n’ont qu’une demi-journée de classe. « turno tarde » ou « tourno temprano », les uns ont classe de 8 heures à 13 heures, et les autres de 13h30 à 18h30. La plupart des élèves travaillent le reste de la journée. Ils sont cireurs de chaussures, bergers, vendeurs de biscuits, ou s’occupent des petits en l’absence des parents. Il est fréquent de voir des enfants, encore vêtus de leur uniforme, travailler au coin des rues ou dans les magasins. Parfois on les voit porter sur le dos des charges lourdes, de bois ou de nourriture.

1-2013-04-17 025Huaripampa, le 17 avril. Charlotte n’ayant pas assez tripoté de laine et de métiers à tisser à son goût, nous partons vers ce petit village inconnu de Huaripampa, sur la route de la Cordillera Blanca. Là 2 femmes accueillent les visiteurs pour la journée, et leur enseignent le travail de la laine de A à Z.

Mais ce n’est pas seulement le métier de tisserand que nous allons découvrir. Grâce à cet atelier et grâce surtout à l’ouverture de nos hôtes, nous plongeons au cœur de la vie du village, d’un village, de fermiers andins. C’est un village de femmes. Les hommes sont presqu’absents, partis conduire les bêtes en montagne plus de 6 mois l’année. Isidora nous raconte le combat pour nourrir ses enfants, les tours de force pour leur fournir l’uniforme et le matériel scolaires, mais aussi la condition de la femme dans ces montagnes… 1-2013-04-17 020Quand les hommes sont absents, elle cultive les champs, ramasse le bois pour le feu, fait bien sûr la cuisine, tricote les vêtements. Pas d’achats, hormis le pain. 

Après notre journée d’initiation, nous recroisons Isidora et sa fille, portant 48kg de pommes de terre, qu’elles iront vendre en ville par le bus de 4h du mat. Elle espère en tirer 20 soles, c'est-à-dire 6 euros. (Avec nous, elle a gagné 60 soles, mais elle n’a que 2 ou 3 visiteurs par an). Elle prend tout de même le temps d’un petit café dans la camionnette, et nous fait d’autres confidences, plus intimes...

1-2013-04-17 068Les enfants, loin de ces considérations, ont adoré filer la laine et tisser jusqu’à la tombée de la nuit. Charlotte a aussi cuisiné, et Léonard entretenu le feu.

Au delà des conversations poignantes, ces 2 femmes pleines de vie nous ont touchés par leur courage, leur bonne humeur, leur ouverture d’esprit. Nous avons étés impressionnés par engagement envers les traditions et la culture dont elles font partie.

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Y
<br /> votre article est vraiment tellement intéressant et riche culturellement,vivant aussi,a le lire c'est comme si nous y étions.Avec les photos,on s'est vraiment régalé.<br />
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