A l'assaut de l'empire Inca
La semaine dernière, on a retrouvé les ‘Gouttes’. A chaque fois qu’on voit les Gouttes, il se passe quelque chose d’incroyable. La première fois, en octobre, le papa, Nicolas, partait pour une course à pieds de 60km à travers les montagnes. La 2eme fois, on trinquait face aux baleines à Valdès en novembre. La troisième fois, les Gouttes nous emmenaient gravir un pic de quelques milliers de mètres pour faire de la luge sur les neiges éternelles. C’était en Patagonie en décembre. Puis en février, ils nous initiaient à l’escalade face à l’océan Pacifique à Valparaiso.
Cette fois-ci, les Gouttes nous proposent un trek d’une semaine dans la cordillère pour découvrir une cité Inca inaccessible et réservée aux courageux. Ca tombe bien, on a soif de nature après tous les sites archéo et les musées du nord du pays. En effet, depuis la Cordillère Blanche, nous avons fait route au nord, et avons étudié durant près d’un mois les civilisations pré-inca. Mais nous en reparlerons… En tout cas, nous sommes fin prêts pour partir à l’assaut de l’empire Inca. JB caressait justement l’idée de tenter l’aventure Choquequirao. Il s’agit en fait de descendre une montagne à partir du village le plus proche, traverser la rivière (sans pont), et monter sur la montagne d’en face, inaccessible par ailleurs, pour accéder au site. Puis, bien sûr, on refait tout dans l’autres sens !
Programme : 4 jours et 70 bornes de marche, 2 jours d’exploration, 3600 m de dénivelée à monter ET à descendre, 5 nuits champêtres, 4 adultes, 4 gosses, 2 tentes, 1 mule pour porter 144 repas.
Objectif : la magnifique cité de Choquequirao, pratiquement pour nous tous seuls pendant 48 heures. C’est une cité Inca, de la région de Cusco, pratiquement méconnue de part son inaccessibilité, mais qui pourrait égaler le le Machu Pichu. Les 2 sites ont d’ailleurs été découverts par la même personne au début du 20ème siècle. Pour l’instant, Choquequirao est encore à 80% recouvert de végétation.
Bref, la grande expédition ! Donc, on dévale la moitié du Pérou, on zappe Lima, pour retrouver les Gouttes au village de Cachora le mercredi 15 mai. On se met de suite en quête d’une mule auprès des villageois, d’un lieu pour laisser les voitures. On organise le paquetage, et c’est parti mon kiki !
Déroulement :
Jeudi, 8h30, Charlotte a 38.5°C de température. Bon départ… Déjà qu’on n’est pas tout à fait sûrs d’arriver en haut… Une bonne dose de paracétamol, et on verra en allant… La première journée, heureusement, est plutôt soft, 20km, descente vers la rivière. On s’arrête vers 16h, avant le fond de la vallée, pour éviter un peu les moustiques. Tout le monde arrive en forme. Et se fait tout de même bouffer par les moustiques !
Vendredi, 5h30, les tentes sont pliées, on se met en route pour la grosse journée : 1h30 de descente vers la rivière, petite forme pour Léonard. Il oublie très vite ses petits maux devant l’immense tyrolienne pour passer la rivière. Le grand frisson ! Et il part plein d’entrain attaquer le gros morceau de la marche : Les 7km qui tuent pour gravir 1400m de dénivelée. Hé oui, çà fait bien du 20% en moyenne… Ici, les sentiers sont jalonnés de bornes kilométriques, car la mule et les pieds sont un moyen de transport aussi répandu que les autres.
Démarrage à la rivière km 21. Il est 7h30… Très vite on comprend pourquoi nos Gouttes nous font marcher à la fraiche. La pente, la poussière… tout passe comme une lettre à la poste. Avec le soleil de plomb en plus, pas sûr de se marrer. 5h plus tard, enfin la borne km28 ! Bien fiers de nous et de nos gosses, on est persuadés d’avoir fait le plus gros. Ils ont tout de même eu droit chacun à 40mn de mule ce jour là. Juste un tout petit bout de route, mais c’est bon pour le moral. Solide pique nique et sieste à midi (pour les adultes, les enfants trouvent encore le moyen de courir partout), on repart vers 15h pour les 1h30 de marche restantes. Une ballade de santé, soit disant. Ben pas pour nous. Dénivelée O en moyenne, mais çà descend..et çà monte. On y laisse nos dernières forces ! Bref, on arrive au camping vers 17h. A 19h les enfants sont couchés ! Et les grands pas loin derrière. Nuit de pluie diluvienne, mais on sait planter des tentes…
Samedi dimanche, on découvre le site. Pratiquement seuls au monde, c’est féérique. Les enfants s’éclatent dans la forêt, coupent des arbres, font des cachettes, jouent à cache-cache dans le village Inca, découvrent de nouveaux vestiges masqués par la végétation. Nous, on profite du spectacle. Les ruines sont parfois couvertes de brume et se dévoilent à l’improviste. C’est vraiment magique ! On crapahute pas mal sur les pas des Incas avec leurs escaliers interminables et majestueux ; sur les terrasses agricoles comme suspendues dans le vide ; mais on se repose tout de même.
Lundi, le programme est lourd : redescendre jusque la rivière, puis remonter jusqu’au premier campement. Départ 6h. RAS, tout se passe bien, les enfants sont en pleine forme et dévalent la montagne. Gros coup de mou pour tout le monde au début de la montée. Là, impossible d’éviter la chaleur, et la pente est rude… Heureusement que les sacs sont moins lourds qu’à l’aller ! Mais on y arrive tous, avec en plus quelques réserves pour atteindre le campement suivant et devancer le programme. On a bien fait, la vue est imprenable, et le site est à nouveau pour nous seuls.
Mardi, on finit la montée à l’aube et on atteint le village vers 11h45. C’était prévu pour midi ! On arrive donc avec un quart d’heure d’avance, à peine quelques biscuits en rab … Organisation parfaite !
A l'arrivée : 4 gosses super fiers, un site exclusif et l’impression d’être des privilégiés. Sans compter 4 feux de camp nocturnes, 2 jours de pluie, 3000 moustiques et pas de bière, mais plein de bons moments partagés. Une expérience inoubliable pour tout le monde.