Machu Picchu, Vallée Sacrée, Titicaca : voyage au cœur du mythe

Quels mots viennent à l’esprit à l’évocation du Pérou ?

Pour nous comme pour tous, ces mots mythiques n’étaient qu’un rêve de bout du monde, fait de légendes et de civilisations lointaines.

Et bien, çà y est ! Le rêve s’est réalisé, et nous avons foulé ces terres tant convoitées. Les mots se sont emplis de sens et d’émotion.

Après notre excursion à Choquequirao, repos bien mérité dans un camping sur les hauteurs de Cusco. Ici, on dort plutôt bien : le soleil se couche vers 6h du soir, et il fait FROID, la nuit, à presque 4000m d’altitude. Donc, même en faisant durer l’apéro, on est assez pressé d’aller se réfugier sous la couette. Quelques jours à ce régime, et nous voilà à nouveau en pleine forme.

Nous prenons le temps de déambuler dans la capitale des Incas, entre ses murs de pierres lourdes d’histoire indienne et coloniale, de tester ses petits restos, ses marchés, ses bistrots aussi. Première soirée ou nous laissons les enfants seuls la nuit. C’est qu’ils grandissent vite, ces bêtes là. Bon, ils étaient dans un camping, pour une fois, et de plus, bien entourés… En tout cas, on en a bien profité…

Donc, nous organisons notre visite du Machu Picchu. Car ce n’est pas si simple. La cité perdue des Incas ne saurait être au bord d’une autoroute ! Elle se mérite, à moins de s’offrir le billet abusivement cher qui mène de Cusco au pied de la montagne, et la compagnie de hordes de Tours Organisés. Forts des bons conseils des autres voyageurs, nous choisissons de laisser le fourgon à Cusco. Le collectivo (minibus - un peu trop - rapide) couvre en 7 heures ce qui nous prendrait deux jours de voyage.

Lundi 27 mai, 7h30, Plaza de armas, Cusco : embarquement (entassement devrais-je dire) pour le village de Hydroelectrica. La route s’arrête là. Et heureusement, car les boyaux de Charlotte (et, du coup,  le jean de Léonard) n’en peuvent plus. Deux bonnes heures de marche, le long des rails de ce fameux « tren del Machu Picchu », dans un paysage magnifique de forêt dense, nous mènent  jusqu’au pied du site, et nous laissent entrevoir dans le lointain… le Machu Picchu !

Pas moyen de dormir tôt comme prévu, malgré le confort d’un vrai lit, et nous voilà « tout fatigués » à 4h45 du matin, à l’arrêt du bus qui monte au village Inca. On voulait voir le soleil se lever sur le Machu Picchu ! Et bien… C’était FANTASTIQUE ! Quelle émotion ! Depuis l’entrée, des signalisations nous emmènent au point haut du site. Et le premier regard est une vue plongeante, très proche, mais globale, ou nous sommes de suite envoutés par l’harmonie et la majesté des lieux, encore augmentées par l’intimité du petit matin... Bref, une grande expérience. Charlotte n’en revenait pas. Elle arpente le site, avec son père, puis seule, puis en famille, puis avec un guide. Impossible de l’arrêter. Elle le connait par cœur.

A l’heure d’affluence, vers 10h, nous nous échappons pour une rude ascension de 2 heures sur la montagne Machu Picchu, qui offre un panorama imprenable, et un coin privilégié pour piqueniquer en paix. Eh oui, c’est en fait cette montagne qui s’appelle Machu Picchu, et pas le village. Il a, lui, un nom imprononçable que nous n’avons pas retenu. Machu Picchu veut dire «vieille montagne». Elle a été choisie par les Incas pour sa solidité granitique, et sa source d’eau qui alimente le site toute l’année sans préjudice de météo. Elle fait face au Huayna Picchu, la «jeune  montagne», très escarpée, où les incas ont malgré tout réussi à percher des temples et terrasses.

Après avoir profité de la vue, de la sieste, et du piquenique en haut de la montagne, nous sommes redescendus au village au moment ou les autres touristes couraient déjà attraper leur train ou rejoindre les collectivos. Donc, le Machu Picchu en exclu, ou presque, pour la famille Schoonheere ! On s’est payé une petite guide très sympa, bien informée, qui n’avait que nous à s’occuper, et qui a répondu à toutes les questions des enfants. Et on s’est régalés ! Nous sommes sortis les derniers, avons descendu,  à la lampe frontale, les centaines de marches qui ramènent, en une bonne heure et demie, à la civilisation moderne, pour nous précipiter littéralement au lit, crevés, mais bien contents…

Bon, le lendemain, on refait tout dans l’autre sens : marche sur les rails - bus en folie pendant 7 heures (sans vomi) - camping de Cusco - quelques jours de repos bien mérités… again… Trop de gens sympa dans ce camping. Et les enfants qui ne pensent qu’à leur cabane dans la forêt adjacente. On s’est un peu laissé vivre, il faut dire. Après tout c’est les vacances, et toutes ces émotions à partager…

Ensuite, il a fallu se secouer les puces, notre permis de circuler péruvien arrive à échéance le 13 juin, il faut sortir du pays, au risque de se voir saisir le véhicule. Déjà 3 mois que nous sommes au Pérou, et nous avons encore des incontournables à voir.

Donc, nous avons enchainé les sites de la Vallée Sacrée entre le 3 et le 6 juin. Mais à notre rythme bien sûr, en dormant sur les places des villages et profitant des paysages. Cette vallée était sacrée pour les incas, car elle est très large et très fertile, et offrait des zones cultivables inespérées dans ces montagnes. Elle nourrissait pratiquement tout l’empire, grâce à un réseau de greniers qui quadrillait le territoire. Et bien sûr elle est jalonnée de temples, miradors et autres forts, qui gardaient jalousement ses trésors.

Nous y avons visité 3 sites magnifiques, même s’ils n’égalent pas le Machu Picchu pour avoir été profanés par les conquistadors. Pisac est abandonné, car les Incas ont inondé cette partie de vallée pour faire obstacle aux conquistadors. Mais un nouveau village vit en contrebas. Ollantaytambo, et Chinchero sont des villages historiques toujours habités. Le mélange entre fondations incas et demeures coloniales est très beau. Les conquistadors, qui avaient commencé par détruire tout édifice inca profanes à leurs yeux, ont très vite appris à tirer partie des incroyables infrastructures hydrauliques et architecturales des incas. Aujourd’hui, dans ces villages, les égouts, les acheminements d’eau potable et d’irrigation, les fondations antisismiques, tout fonctionne tel que mis en place par les incas entre le XIIème et le XVème siècle. Et les villageois semblent beaucoup mieux lotis à cet égard, que les millions de citadins entassés dans les banlieues.

 

 

Surplombant les villages, trônent les demeures princières et les temples, parfois outrageusement surmontés d’une magnifique église, et toujours déparés de leurs divinités et richesses. Mais les vieux du village, qui viennent offrir leur service de guide pour une dizaine d’euros, savent faire revivre ces lieux, et prononcent avec déférence les noms quechuas de leurs ancêtres.

A Ollantaytambo, nous avons fait nos adieux aux Gouttes le mardi 4 juin. Ils ont décidé de se poser pour leur dernier mois de voyage : mettre les enfants à l’école du village, faire du bénévolat pour une association d’aide aux enfants handicapés, et connaître le Pérou de l’intérieur. Nous avons déjà quelques nouvelles. Le Pérou de l’intérieur, c’est trash, on s’en doutait. Absence totale de structures sociales, on le savait. Mais la détresse de ces enfants, le sentiment d’impuissance des volontaires, il faut le vivre pour comprendre. Les gouttes auront certainement des tas de choses enrichissantes à nous raconter dans leurs prochains articles : les4petitesgouttes.over-blog.com.

Loin de ces réflexions existentielles, nos enfants ont particulièrement aimé le site « Las Salinas ». Ici, pas de village historique, mais une mine de sel, fondée avant les incas quand une source d’eau salée a été découverte, améliorée et étendue par ces derniers, et toujours en exploitation selon les mêmes procédés. Voila une entreprise durable ! Mais surtout un incroyable dédale de piscines d’évaporation à flan de montagne, que nous avons pu sillonner à notre guise, en causant avec les travailleurs, à une heure où la lumière du soir rendait les lieux surnaturels.

Bon, mais il ne reste qu’une semaine avant de quitter le pays ! Nous nous précipitons vers le Lac Titicaca…

Comments

[les ponsoda]

Quelle est belle notre planète. Merci de nous emmener en balade. Ca change de notre grisaille que vous aurez sans doute du mal à retrouver après toutes ces nuits finement étoilées...


biz


& à bientôt


 

[catherine]

Superbe ! Que de belles choses et de beaux endroits, il reste encore à découvrir! C'est réjouissant. Besos

[jojo]

superbe paysage merçi pour les photos cela nous fait vivre un peu la bas .Pauvre charlotte j'espére qu'elle va mieux bisous a toute la famille jojo